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Perturbateurs Endocriniens dans l’Eau : une Menace Invisible mais bien Réelle

  • Photo du rédacteur: Henri Borde
    Henri Borde
  • 4 août
  • 4 min de lecture
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Une eau globalement sûre, mais des signaux d’alerte se multiplient


L’eau du robinet en France reste l’un des produits les plus contrôlés : plus de soixante paramètres réglementaires, des analyses régulières, une surveillance constante par les agences régionales de santé. En 2022, plus de 84 % des Français ont consommé de l’eau conforme sur l’ensemble de l’année. Mais derrière cette apparente stabilité, une autre réalité s’impose : la montée en puissance des pollutions invisibles, liées aux pesticides, métabolites, PFAS et résidus hormonaux. En 2025, selon plusieurs enquêtes indépendantes, près d’un quart de la population française aurait été exposé au moins une fois à une eau dépassant les seuils réglementaires pour un ou plusieurs de ces contaminants. (« Qualité de l'eau potable », Ministère de la Santé, décembre 2024.)



Pesticides et métabolites : les grands oubliés du contrôle


Si les pesticides « classiques » font déjà l’objet d’un suivi strict, leurs produits de dégradation, appelés métabolites, échappent souvent à la surveillance.Sur les 79 métabolites identifiés par les autorités sanitaires, seuls 23 sont aujourd’hui systématiquement recherchés. Des molécules comme le DIPA ou le TFA (acide trifluoroacétique) souvent issues de la dégradation d’herbicides, persistent dans l’environnement et se retrouvent dans les eaux souterraines. Certains de ces composés sont suspectés d’agir comme perturbateurs endocriniens, capables d’interférer avec les systèmes hormonaux humains et animaux, même à très faibles concentrations. (Rapport ANSES, « PFAS : vers une surveillance élargie », décembre 2024.)



PFAS : les polluants éternels désormais au robinet


Les PFAS, ces composés chimiques utilisés pour leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes, sont désormais omniprésents : dans l’air, les sols et l’eau. Leur stabilité extrême en fait un casse-tête pour les traitements actuels.Début 2025, une enquête menée par l’UFC-Que Choisir et Générations Futures a révélé la présence de PFAS dans 96 % des échantillons d’eau analysés dans 30 communes françaises. Le TFA, l’un des plus petits de ces composés et dérivé de certains pesticides, atteint parfois des concentrations impressionnantes :

  • jusqu’à 13 000 ng/L à Moussac (Gard),

  • 6 200 ng/L à Paris,

  • 2 700 ng/L à Nantes.


Ces niveaux dépassent largement la limite de qualité européenne de 100 ng/L pour la somme des 20 PFAS réglementés. (« Polluants éternels dans l'eau du robinet », UFC-Que Choisir / Générations Futures, janvier 2025.)



Quand la pollution impose des restrictions


Le 25 avril 2025, la préfecture du Haut-Rhin a pris une mesure inédite : restriction de l’usage de l’eau potable pour les personnes sensibles dans 11 communes de l’agglomération de Saint-Louis, en raison d’un dépassement persistant des limites de PFAS. Femmes enceintes, nourrissons et personnes immunodéprimées doivent désormais éviter toute consommation de l’eau du robinet.La pollution, issue d’anciens usages de mousses anti-incendie sur la plateforme aéroportuaire, illustre la difficulté de traiter ces composés, même avec des infrastructures modernes. Des unités mobiles de traitement au charbon actif sont en cours d’installation, en attendant la construction de stations dédiées prévues à l’horizon 2027. (« Restriction de l’usage de l’eau potable dans l’agglo de Saint-Louis », Préfecture du Haut-Rhin, 25 avril 2025.)



Hormones et perturbateurs endocriniens : une contamination silencieuse


Les hormones issues des pilules contraceptives ou des traitements hormonaux sont partiellement éliminées par les stations d’épuration. Une fraction persiste dans les milieux aquatiques, et peut se retrouver, à très faible dose, dans l’eau potable.Bien que les concentrations mesurées soient infimes, leur effet cumulatif et leur activité biologique soulèvent des inquiétudes sur la fertilité, la croissance et le développement du vivant. Ces micropolluants ne provoquent pas d’alerte aiguë, mais participent à une contamination chronique encore mal comprise. (« L'eau du robinet est-elle potable ? », Nutritionniste-Paris, 30 juillet 2025.)



De la réaction à la prévention : repenser la surveillance


Ces situations, de la contamination au TFA à la crise de Saint-Louis, révèlent les limites du modèle actuel, fondé sur des analyses ponctuelles et des seuils définis a posteriori.La réactivité devient un enjeu central : savoir détecter tôt, comprendre les évolutions, agir avant la non-conformité. C’est dans ce contexte que l’innovation technologique joue un rôle clé. (Ouest-France, « Eau potable contaminée : quelles sont les villes concernées ? », 22 janvier 2025.)



Focus Klearia – PANDa+, pour une surveillance intelligente et en continu


Développé par Klearia, PANDa+ est un instrument de surveillance en temps réel capable de mesurer et de suivre en continu les micropolluants dans l’eau. Grâce à sa technologie microfluidique brevetée, PANDa+ permet d’anticiper les dérives de qualité, de détecter rapidement les pollutions. Connecté, il s’intègre aussi bien sur les réseaux de distribution que sur les sorties de stations de traitement. En enregistrant les données (date, intensité, conditions hydrauliques), il fournit une traçabilité complète et aide les exploitants à optimiser leurs plans de contrôle et leurs actions correctives.


Les perturbateurs endocriniens, qu’ils proviennent des pesticides, des PFAS ou des hormones, interrogent notre capacité à préserver la qualité de l’eau face à des contaminants diffus et persistants. Leur surveillance ne peut plus se limiter à des campagnes ponctuelles : elle doit devenir continue, connectée et intelligente. Avec des outils comme PANDa+, la gestion de l’eau passe d’une logique de réaction à une culture de la prévention, condition essentielle pour garantir une eau plus sûre, durable et transparente.

 
 
 

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